Chroniques des 50 ans de la Fania Records 1964-2014

 - Cuba - New-York: la route vers la Salsa -

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Chronique n°1 des 50ans de la Fania (1964-2014) : l’avant Fania, les racines cubaines (16-01-2014)

La Fania est à la Salsa et au Jazz afro-cubain ce que Blue Note est au Jazz et ce que sont La Motown et la Stax à la Soul… une maison de disque de référence ! Maison qui a permis la diffusion de la Salsa qui est à l’origine une version urbaine et américanisée de la musique afro-cubaine. Mais comment en est  on arrivé là ?

Au début des années 60, les grands orchestres de musiques afro-cubaines se font rares aux Etats-Unis. Le mythique Palladium Ballroom, temple new-yorkais du Mambo et du Cha-cha-cha, à l’angle de Broadway et de la 53e Rue, ferme ses portes. La Beat Generation et le Rock’n’roll sont passés par là et l’ère de gloire de la musique afro-cubaine semble s’achever à New-York. Ere qui avait commencé à la fin des années 20 dans cette ville.

Mais remontons un tout petit peu le cours de l’histoire… et rendons nous à Cuba.  Vers 1600 y apparaît las Claves, instrument de musique composé de deux petites pièces cylindriques en bois que l’on frappe l’une contre l’autre. En fait se sont à l’origine des chevilles en bois que l’on cloue pour fixer les pièces des navires dans le port de la Havane. Clouer en espagnol = clavar, Cheville = llaves. L’instrument s’appelle donc las Claves et la rythmique correspondante, la Clave. La clave va devenir la rythmique de base de toutes les musiques afro-cubaines (c’était déjà une rythmique très présente chez beaucoup de peuples africains). Toujours sur le port de la Havane, à la même époque, les dockers créent une petite guitare à 3 pairs de cordes, le tres. Puis, entre le 17ème et le 18ème siècle des paysans originaires d’Andalousie et des Canaries inventent une musique typiquement cubaine (le Punto Guajiro) en utilisant le tres et las claves. Les anglais et les français sont aussi de passage sur l’île au 18ème et avec eux, leurs esclaves. Ce brassage culturel contribue à développer la richesse musicale de l’île. La Rumba apparaît  vers 1850 (notamment le Guaguanco sa forme la plus populaire). Vers 1860 nait le Changui musique des fêtes paysannes qui a des origines bantoues. Cette musique donne naissance au son cubain qui apparait au carnaval de Santiago de Cuba en 1882.  Il faut attendre 44 ans et donc 1927 pour que la trompette  devienne pour la première fois l’instrument principal. C’est à ce moment que le Son devient la musique la plus populaire de Cuba et qu’elle commence à s’exporter, notamment à Paris en 1928, à Séville également en 1928 durant l’exposition universelle et aux Etats-Unis (par exemple à Broadway) où on l’appelle curieusement la rhumba (ne pas confondre avec la rumba, autre musique cubaine !).

En 1930, Arsenio Rodríguez fusionne le Son avec le Guaguanco et donne naissance au Son Montuno une forme de son encore plus évoluée. Dans les années 30, la musique cubaine va continuer à évoluer à la fois sur le territoire cubain et des Etats-Unis.

Chronique n°2 des 50ans de la Fania (1964-2014) : Mambo Craze & Latin Jazz in NYC (ou comment le Jazz-américain s’est emparé de la musique cubaine) (23-01-2014)

La semaine dernière je vous avais parlé de l’évolution de musiques cubaines, en m’arrêtant au Son, premier genre musical cubain à s’être exporté massivement en atteignant notamment les Etats-Unis. Cette semaine on continue tranquillement notre route vers New-York et vers la Fania.

 

En 1937 le cubain Orestes Lopez compose un Danzon (genre musical cubain  qui s’est développé en parallèle du Son) intitulé "Mambo" qui se terminait par une improvisation sur un rythme rapide. Cette section musicale, forcement influencé par le Jazz de Stan Keaton et de Dizzy Gillespie, était jusque-là inconnue dans le Danzon.  En ne gardant que la rythmique de la section finale, Perez Prado, Machito et d’autres inventent le Mambo qui devient l’une des premières formes de latin jazz. Mais les producteurs cubains refusent d’enregistrer cette musique qui utilise des instruments de jazz américain. Perez Prado part donc à Mexico pour faire du Mambo. Il engage Benny Moré comme chanteur et va déclencher une véritable Mambo-mania aux Etats-Unis à partir de 1949 (la France succombera également à la mode du Mambo avec notamment Dario Moreno). Le Mambo cubain utilise des instruments de jazz mais c’est à New York en 1947, que va s’opérer la première véritable fusion des  rythmiques cubaines (la clave) et des rythmiques du Jazz. Cette fusion est réalisée par le percussionniste cubain Chano Pozo et par le jazzman be-bopper Dizzy Gillespie.  Fusion qu’on appellera  Jazz Afro-Cubain ou encore Cubop.

 

Pendant ce temps là, Mario Bauza et Machito convainquent Tommy Martin, le directeur du Palladium (une salle de bal à l’origine), de programmer de la musique latine le dimanche matin. Finalement, à partir de 1948, devant l’énorme succès, des concerts de Mambo auront lieu tous les soirs au Palladium, avec notamment Machito, Tito Puente et Tito Rodriguez. Mais vous allez me dire, tient bizarre, Tito Puente et Tito Rodriguez sont portoricains, pas cubains (vous allez me le dire ça hein ?).  Et bien oui, il y a une diaspora Portoricaine très importante à New-York. Et pour cause, Porto Rico a un statut d’état libre et associé aux Etats-Unis depuis 1952. De plus, dans les 50’s, les Etats-Unis  avec leur politique d’investissements sur l’île provoque un chômage massif des ouvriers et des paysans. Ces derniers ont donc émigrés massivement vers New-York. Ils constituent la première communauté latine de la ville et ne tardent pas à s’emparer  naturellement du Mambo et des autres musiques cubaines très en vogue. D’ailleurs la programmation du Palladium est bientôt confiée à un portoricain. Cela n’empêche pas Arsenio Rodriguez, Celia Cruz, La Lupe, La Sonora Matancera, Benny Moré et d’autres cubains de venir jouer au Palladium. Les musiciens portoricains ou d’origine portoricaine  sont également très nombreux à s’y produire.

 

En 1954 c’est la mode du Cha-Cha-Cha qui dérive du Mambo, inventé par le cubain Enrique Jorrin. Mais c’est bientôt la fin temporaire de la fête. En 1956, à Cuba, révolté par la dictature sanguinaire de Batista (l’homme de paille de la mafia américaine), Fidel Castro et ses hommes, dont Che Guevara, débarquent sur l’île pour le renverser. Au début c’est un fiasco et le petit groupe d’hommes se refugie dans la sierra Maestra pour y mener la guérilla. Cela s’achèvera par leur victoire, le 7 janvier 1959.  En 1961, c’est la rupture des relations diplomatiques entre La Havane et Washington et la mise en place d’un embargo qui dure toujours. Les musiciens latinos de New York sont donc coupés de leur principale source d’inspiration. C’est le début de la fin (temporairement) pour les grandes salles et les clubs latinos de New-York (l’embargo n’étant pas la seule raison du déclin).

 

Chronique n°3 des 50ans de la Fania (1964-2014) : La musique latine renait de ses cendres à New-York (30-01-2014)

On l’a vu, en imposant un embargo sur Cuba en 1961, Kennedy a stoppé la  diffusion des nouveautés musicales cubaines aux Etats-Unis. Mais bon, de toutes façons, le ver était dans la grosse pomme depuis la fin des années 20, les émigrés cubains ayant réussi à transmettre le virus afro-cubain à toute la communauté latine de New-York et notamment aux portoricains de plus en plus nombreux depuis les années 50.

 

Après la diffusion du Son, de la Rumba, du Danzon, du Mambo et du Cha-Cha-Cha, une dernière nouveauté cubaine a même réussi, en 1959, à franchir les frontières cubaines avant l’embargo: la Pachanga.  La Pachanga est un mélange de Son Montuno et de Merengue dominicain, inventé par le musicien cubain Eduardo Davidson. La Pachanga succède à la mode du Cha-Cha-Cha à New York.

 

Mais la fête s’achève un peu avec la fermeture du Palladium Ballroom en raison à la fois de problème de drogue dans l’établissement, et d’un engouement soudain pour de nouveaux groupes (les Beatles, les Stones, les Beach Boys, etc… ).

Suite à cette fermeture, des petits clubs sont entrainés dans la chute, des maisons de disques de musiques  latines ferment et les grosses formations se retrouvent quasiment sans emploi. Même les stars comme Machito survivent difficilement au début des années 60. La musique latine redevient une “sous-musique” pour marché “ethnique”.

 

Le dominicain et multi-instrumentiste Johnny Pacheco lui, a réussi à sortir son épingle du jeu. Il est devenu une star de la Pachanga au delà des Etats-unis (en Amérique latine en Europe et même en Asie). En 1963 il finit un contrat avec une maison de disque, et pour pouvoir distribuer sa musique, il décide de créer en 1964 sa propre maison de disques, avec l’avocat de son divorce Jerry Masucci. Cette maison de disque c’est la Fania Records (Fania étant le titre d’une chanson d’un Son Montuno). Le premier 33t à sortir sur son label est un donc un de ces albums (il a crée ce label pour ça !).  Au début d’ailleurs (entre 64 et 65) la Fania ne sert qu’à distribuer ses propres disques. Et puis en 1966, tout le monde écoute de la Soul, du Funk (du Rocksteady en Jamaïque, qui est un peu la Soul Jamaïcaine). A New-York la musique latine plonge également dans le bain de la Soul et de la black musique américaine. C’est ainsi qu’est inventée dans le spanish harlem de New-York, la latin Soul, plus connue sous le nom de Boogaloo à partir de 1966. Cette même année, la Fania commence à recruter des musiciens alors que 2 énormes tubes Boogaloo sortent « Bang Bang » de Joe Cuba (un new-yorkais d’ascendance portoricaine) et « I like it like that » de Pete Rodriguez (un portoricain du Bronx qui revendique la paternité du Boogaloo). Dans un premier temps quand ces tubes sortent, ils ne sont pas encore distribués par la Fania, mais ils ne vont pas tarder à figurer sur le catalogue du label de Johnny Pacheco. 

 

 

 

Chronique n°4 des 50ans de la Fania (1964-2014) : La révolution Salsa (06-02-2014)

 

A partir de 1966 et de la mode du  Boogaloo, une partie des grands musiciens latinos de New-York et de Cuba vont rejoindre petit à petit la Fania (Larry Harlow, Ray Barretto, Ruben Blades, Hector Lavoe, Celia Cruz, etc…). Johnny Pacheco va également dénicher un jeune  tromboniste de 15 ans, Willie Colon (un new-yorkais d’origine portoricaine), qui enregistrera chez la Fania son premier album à l’âge de 17 ans, en 1967 (album qui sera venu à 300.000 exemplaires).

 

Tous ces musiciens permettent à Johnny Pacheco de créer un super groupe en 1968 : La Fania All Stars.  A l’instar des Jam sessions dans le Jazz, les musiciens de la Fania formaient régulièrement des Descargas, c'est-à-dire qu’ils se tapaient des bœufs (soyons clairs !) qui leur permettaient d’improviser autour de  différents thèmes musicaux (l'expression française « faire un bœuf » venant du restaurant Le Bœuf sur le toit, situé 28 rue Boissy d'Anglas dans le 8e arrondissement à Paris. Ce restaurant était le lieu de rassemblement de Jean Cocteau et de certains musiciens).

Les Descargas étaient déjà pratiquées dans les années 50 à Cuba mais les musiciens de la Fania, n’avaient pas que des musiques cubaines dans leurs besaces. Ils avaient également à disposition du Meringue Dominicain (déjà présent dans la Pachanga), du Jazz américain, des rythmes portoricains (la Bomba et la Plena), de la Soul et du Rhythm & Blues  (ingrédients du Boogaloo). Si on ajoute un instrument inhabituel dans la musique afro-cubaine comme le trombone (apporté notamment par Willie Colon) qui donne une sonorité plus rauque, plus rude, moins clinquante, on obtient une sauce à la texture musicale singulière, qu’on appellera plus la Salsa.

 

 A noter que des descargas étaient également pratiquées par d’autres musiciens extérieurs à la Fania à la même époque à New-York. Alors la Salsa est née à New-York vers 1967, soit ! Mais où exactement ? Personne ne le sait vraiment. Toujours est-il que la Fania va être le diffuseur le plus important de cette nouvelle musique.  

 

Au départ il n’y a pas de Salsa romantique, la Salsa de New-York était faite par les rude boys du ghetto, ou du Barrio comme ils disaient là bas, en parlant du Bronx ou de  Harlem. A la fin des années 60 ces quartiers étaient ravagés par la drogue, la misère et les gangs. La Salsa reflétait donc musicalement l’agressivité du quartier et exprimait souvent des préoccupations politiques et sociales.

 

Chronique n°5 des 50ans de la Fania (1964-2014) : Les divas de la Fania (13-02-2014)

 

Parmi les musiciens de la Fania, il y avait deux divas cubaines : La Lupe et Celia Cruz.

 

Guadalupe Yolí, alias La Lupe est née en 1939 à Santiago de Cuba.  Elle fait des études à l'université de La Havane et devient institutrice. Mais elle participe à un radio-crochet où elle se classe première et chante bientôt dans un night club de la Havane puis sort son premier album en 1961 « Con el Diablo en el Cuerpo ». Critiquée par le nouveau régime révolutionnaire pour son côté provocant et rebelle elle s'exile en 1962 au Mexique, puis aux États-Unis (à Miami puis à New York). Elle est découverte par Mongo Santamaria qui relance sa carrière : elle enregistre dix albums en cinq ans, dont quatre en collaboration avec le grand Tito Puente. Elle est la première artiste de musique latine à se produire au Carnegie Hall et au Madison Square Garden à guichets fermés.

A partir de 1968 ses disques sont distribués sur la Fania Records mais Celia Cruz refuse qu’elle intègre l'orchestre Fania All Stars. Il ne doit y avoir qu’une Diva dans l’orchestre ! Elle sortira néanmoins des disques sur la Fania jusqu’en 1978 mais sa carrière décline ensuite, elle finit pauvre et oubliée de tous et meurt dans le Bronx en 1992 à l’âge de 53 ans.

 

Celia Cruz, sa rivale, est née sous le nom Úrsula Hilaria Celia de la Caridad Cruz Alfonso de la Santísima Trinidad en octobre 1925 dans un quartier pauvre de la Havane.  Enfant, elle gagne sa première paire de chaussures en chantant pour un couple de touristes. Son père voulait qu'elle poursuive ses études pour devenir institutrice, mais une institutrice qui avait repérée sa petite voix, lui dit qu'elle gagnerait un jour, en un jour ce qu'une institutrice gagne en un an. Elle gagne par la suite de nombreux concours de chant et devient la chanteuse du groupe cubain La Sonora Matancera. Elle émigre aux États-Unis en 1961. En 1966, Celia Cruz et Tito Puente débutent leur association, éditant huit albums ensemble pour Tico Records.

 

En 1972, elle rejoint la Fania et sort en 1974 l'album "Celia y Johnny" (avec Johnny Pacheco donc), qui devient disque d'or. Celia Cruz intègre la Fania All Stars, composé des meilleurs musiciens de la maison de disques Fania (excepté  la Lupe qu’elle a écarté!).  Elle fera une tournée au Royaume-Uni, en France, au Zaïre et en Amérique latine avec ce groupe alors que la Lupe reste à New-York. Contrairement à La Lupe sa carrière décolle encore plus avec la Fania, et elle demeure une super star jusqu’à la Fin de sa vie en 2003. Même morte elle gagne le prix du meilleur album de Salsa en 2004 (sorti juste après sa mort).

Chronique n°6 des 50ans de la Fania (1964-2014) : la synthèse (20-02-2014)

 

2014, nous fêtons le 100ème anniversaire du début de la grande guerre et le 50ème du début de la Fania (aucun lien), cette maison de disque new-yorkaise responsable de la diffusion et de la création (en partie) de la Salsa. Car oui ! Mes amis ! La Salsa est new-yorkaise, née à la fin des années 60 dans les bas fonds du Bronx et de Harlem (voir chroniques 1 à 5!).

 

Soit, ce sont majoritairement des cubains, des portoricains et des dominicains des premières et secondes générations qui ont concocté cette mixture musicale, muy picante, à base d’ingrédients caribéens, étatsuniens et surtout cubains ! Soit ! Mais c’est à New-York City que la sauce a pris, sous l’impulsion principale de la Fania Records, fondée par le dominicain multi-instrumentiste Johnny Pacheco en 1964 !

 

La Fania, a révélé ou donné un second souffle à de nombreux artistes, parmi lesquels le tromboniste Willie Colon (new-yorkais de parents portorcains), les chanteuses cubaines Celia Cruz et la Lupe, les chanteurs Hector Lavoe (Puerto Rico),  Ismael Miranda (Puerto Rico), Pete Rodriguez (Puerto Rico) et Ruben Blades (Puerto Rico), le bassiste Bobby Valentin (Puerto Rico), les pianistes Larry Harlow (juif-new yorkais) et Eddie Palmieri (new-yorkais de parents portorcains), le trompettiste louis Perico Ortiz (Puerto Rico)  les percussionnistes Mongo Santamaria, Tito Puente et Ray Barretto, bref le gratin du gartin de la musique afro-cubaine.

 

Les années 70 coïncident avec les grandes heures de la Fania records et de son groupe maison la Fania All Stars. Parmi les grands concerts de La Fania All Stars ont peut citer le concert at the Cheetah en 1971 (dont est tiré un documentaire), le concert d’août 1973 au Yankee Stadium devant 45000 personnes, celui de 1974 à Kinshasa, Zaïre, devant 80000 personnes (avant le combat du siècle entre George Forman et Mohamed Ali) et puis au Lyceum de Londres en 1976, au Madison Square Garden en 1978, etc…

 

Aux débuts des années 80, ce n’est plus la mode la Salsa Dura et plein de problèmes de reversement de droits d’auteurs et de collaborations foireuses entraînent le déclin du label.  Johnny Pacheco et son collaborateur Jerry Masucci ne s’affairent plus à dénicher de nouveaux talents. Ils s’occupent plutôt de la gestion de leur immense catalogue jusqu’au début des années 90.

 

En 1994, à l’occasion des 30 ans de la Fania, petite renaissance de la maison de disque qui annonce 3 grands concerts et le retour des ‘’Latin Legends’’ à New York et à Puerto Rico. En 1996, Jerry Masucci, lance ‘’La Nueva Fania’’ qui produira des jeunes artistes et tente de réunir l’ancienne et la nouvelle génération. La Fania était en train de renaître mais Masucci, qui était le vrai gestionnaire du label, meurt en 1997 d’une rupture d’anévrisme.

L’aventure de la Fania, ne s’arrête pas là pour autant mais elle a perdu son principal promoteur. Le label Fania existe toujours en 2014. Il a été racheté par Codigo Group en 2009 qui gère l’ensemble du catalogue actuel (200 groupes et artistes, plus de 3000 albums).

Enfin, la mythique Fania All Stars a donné en octobre dernier (2013), un grand concert au Coliseo a Puerto Rico, avec beaucoup de grands noms de l’époque dont Johnny Pacheco, Willie Colon ou Larry Harlow.