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José Mujica Cordano, surnommé
« Pepe Mujica », est un ex-guérillero des
Tupamaros
(dans les années 1960-1970). Tupamaros est un mouvement politique uruguayen,
d'extrême-gauche, qui, dans les années 60 et 70, revendiquait l'action directe et la guérilla urbaine
face à la dictature militaire. Ils
prônaient globalement une « révolution socialiste » mais en critiquant, dans ses
documents officiels, l'URSS et la « dictature du prolétariat », soutenant davantage une démocratie populaire
pluripartite et une forme d'autogestion ouvrière. C’est aujourd'hui un parti de gouvernement, qui revendique toutefois
de poursuivre un objectif révolutionnaire,
mais par des moyens légaux et progressifs. Pour cet appartenance à ce mouvement,
José Mujica a été détenu en tant qu'otage par la dictature militaire
(1973-1985) dont 2 à 3 ans au fond d’un puits ! Il était
alors continuellement torturé et menacé d'exécution par les militaires au cas où les Tupamaros
décideraient d'agir contre la dictature. Mujica est choisi en juin 2009 en
tant que candidat
présidentiel du Front large
(qui comprend des Tupamaros)
puis élu président de la République le 29 novembre 2009. Depuis,
Il vit toujours dans sa ferme aux environs de Montevideo, avec une seule chambre
et une toiture en tôle rouillée. Il n’a pas l’eau courante. Sur le site internet
de la présidence uruguayenne, son statut professionnel est celui d’exploitant
agricole. Il a fait le choix de reverser 87% de son indemnité présidentiel pour
les aides aux plus pauvres, et ne se garde que 760 euros pour vivre. Son
seul patrimoine est une coccinelle de 1987. Plus globalement il milite pour
légalité et donc contre la pauvreté. Lors de la vague de froid qu'a subi le pays
en juin 2012, il a immédiatement inscrit la résidence présidentielle sur la
liste des refuges pour les sans-abris. Selon lui, celui qui est
pauvre n’est pas celui qui possède peu, mais celui qui a besoin de beaucoup et
qui désire toujours en avoir plus. Dans un pays très
catholique, le parlement a voté la légalisation de l'avortement en
octobre 2012. En décembre 2012, il fait adopter une loi sur
le mariage pour tous.
En avril 2014, l'Uruguay devient le premier pays du monde à
autoriser la production et la vente de cannabis sous contrôle exclusif de
l'Etat sur l'ensemble de son territoire.
Au siège de l'ONU, en septembre 2013, Pepe Mujica a dressé un réquisitoire contre une civilisation mensongère, qui a érigé un idéal illusoire, insupportable pour les ressources de la Terre : « Civilisation contre la simplicité, contre la sobriété, contre tous les cycles naturels, et ce qui est pire, civilisation contre la liberté que suppose d’avoir le temps pour vivre les relations humaines, l’amour, l’amitié, l’aventure, la solidarité, la famille…". Selon Mujica, «Le bonheur sur terre, ce sont quatre ou cinq choses, les mêmes depuis l'époque d’Homère: l'amour, les enfants, une poignée d'amis...».